Les Néonicotinoïdes sont des insecticides dont on a entendu parler ces derniers mois (et années) et du 20 au 30 Mars, c’est la semaine internationale pour les alternatives aux pesticides. Cela mérite bien un peu d’approfondissement au sujet d’un des produits meurtriers de nos petites princesses.
Toxiques, certes ! Et pourtant, autorisés pour le bien-être de la filière sucrière.
Leur toxicité est avérée scientifiquement depuis plus de dix ans par de nombreuse études réalisées par des laboratoires reconnus.
En 2018, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments a publié un rapport issu de l’analyse de 588 nouvelles études, dont certaines portaient sur les effets sur les bourdons et les abeilles solitaires. L’AESA y conclut que les néonicotinoïdes déjà soumis à des restrictions d’usage dans l’Union Européenne constituent un danger pour les abeilles (sauvages et domestiques).
Sachant cela, leur utilisation à tout de même été re-autorisée sur les cultures de betteraves en 2020 pour une durée de 120 jours, cette dérogation est accordée aux betteraviers jusqu’en 2023 car selon le gouvernement français « Depuis deux ans, les producteurs français de betteraves n’utilisent plus de produits phytosanitaires contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes. La campagne 2020 a démontré que les alternatives techniques aujourd’hui disponibles se sont révélées inefficaces pour la culture de la betterave, en particulier dans les conditions climatiques du début de l’année 2020 ».
La ministre de l’Environnement justifiera « cette dérogation – temporaire et très encadrée – est la seule solution possible à court terme pour éviter l’effondrement de la filière sucrière en France ».
Autoriser l’utilisation des Néonicotinoïdes pour « sauver » une filière économique, en faisant abstraction de leur impact sur la faune, la flore et la santé publique, est aujourd’hui ce que fait débat.





Remettre les choses dans leur contexte.
Le sens des mots est important. Donc quand on parle d’herbicide ou d’insecticide ce sont tous deux des pesticides.
Tuer. Le suffixe -cide- dans un mot signifie tuer ou détruire. Un herbicide est un produit servant à détruire des herbes. Un insecticide sert à détruire des insectes.
Pesticide. Le mot -pesticide- vient de l’anglais (pest signifie ravageur). Ces produits servent à tuer tout ce qui empêche une plante de pousser.
Mauvaises herbes. On parle d’une plante ou d’un insecte nuisible quand il gêne ce que l’homme a planté. On utilise l’expression « mauvaises herbes ». Mais ces herbes ne sont mauvaises que si elles gênent l’homme dans son champ ou son jardin ! Elles sont parfois même des sources de pollen et nectar pour nos petites butineuses. A bon entendeur…

Le lien avec la Nicotine.
Bien que l’on connaisse la Nicotine comme la molécule responsable de la forte dépendance des fumeurs de cigarette, il faut se rappeler que cette substance est à la base un puissant insecticide fabriqué par la plante de tabac comme moyen de défense.
Les plantes ne pouvant fuir leur agresseur ont du au cours de leur existence élaborer un arsenal biochimique très sophistique, capable de neutraliser les prédateurs qui menacent leur survie. Lorsqu’un insecte tente de se nourrir des feuilles de la plante de tabac, celle-ci détecte la présence du prédateur et répond immédiatement en produisant une grande quantité de nicotine dans ces feuilles. Une seule feuille peut contenir l’équivalent en nicotine de 100 cigarettes.
Pourquoi c’est dangereux pour les abeilles ?
La nicotine est excessivement toxique pour les insectes, car la structure chimique de cette molécule est similaire à celle du neurotransmetteur Acétylcholine et provoque une stimulation excessive des circuits nerveux menant à la paralysie et la mort de l’insecte agresseur.
Et, ne parlons pas de l’effet des pesticides sur l’homme et notre environnement.
Les néonicotinoïdes sont solubles dans l’eau et peuvent donc se rependre dans l’environnement où ils sont absorbés par d’autres plantes, qui sont butinées par les abeilles ou consommés par nous.
Ils se retrouvent ainsi parfois dans notre eau du robinet, si vous avez des doutes regardez ou demandez à votre mairie ou à votre fournisseur d’eau potable de vous envoyer les résultats des analyses comprenant les taux de (certains) pesticides. Un suivi est réalisé et vous vous doutez bien que ce n’est pas pour rien !
Chacun, peut agir pour améliorer la qualité de notre habitat commun et en faire profiter tout un écosystème !
Et si vous ne savez pas par ou commencer on est aussi là pour vous donner des idées.
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